Les Enfers étaient peuplés de créatures terrifiantes, toutes
soumises à Hadès, le dieu des profondeurs de la Terre. C'est lui qui régnait sur les morts, interdisant à
quiconque ayant pénétré dans son royaume d'en ressortir vivant. Ce dieu était si terrible, que les vivants n'osaient pas même prononcer son nom ! L'entrée de son royaume était gardée par Cerbère. Certains disent qu'il avait trois têtes, d'autres cinquante, et d'autres encore, plus de cent ! Ce chien
effroyable restait enchaîné devant la porte des Enfers pour terrifier les
âmes qui cherchaient à s'y introduire. Mais Orphée n'eut aucun mal à adoucir le monstre… Une simple mélodie suffit à l'endormir, et il put passer la porte sans souci.
Ce qu'il découvrit ensuite n'était
guère réjouissant : les Enfers étaient un monde sombre, où coulaient de larges fleuves sans fond, un monde où les menaçantes
Érinyes semaient la discorde, terrorisaient et punissaient
à leur guise… Mais jamais Orphée ne fut inquiété. Il progressait, protégé par le son de sa lyre, et bientôt vit apparaître le palais d'Hadès et de son épouse Perséphone. Il entra sans peur et se présenta devant les dieux. « Que viens-tu faire ici ? » demanda Hadès de sa voix forte. Alors, pour toute réponse, Orphée entonna un chant incroyablement triste. Les notes de sa lyre emplissaient toutes les salles du palais, d'abord douces et mélancoliques, puis fortes et vibrantes, semblables à la douleur du poète. L'ensemble, bien sûr, était si enchanteur que les divinités infernales s'apaisèrent…
Hadès et Perséphone consentirent à laisser partir Eurydice. Mais ils y mirent une condition : tant qu'il serait dans le Royaume des morts, Orphée ne chercherait pas à voir celle qu'il était venu
quérir. Le jeune homme
acquiesça avec joie et se mit en marche, suivi de sa jeune épouse.