Le bûcheron emporta la marmite chez lui, la tourna par terre et lui dit : « Donne-moi du bien.
— Voilà », dit-elle, en faisant apparaître un tas de pièces d'or.
Le pauvre, qui l'était moins maintenant, en profita pour acheter des habits à ses enfants. Mais une de ses filles, en visite chez son oncle, raconta l'incroyable histoire.
« Il y a chez nous une marmite remplie de richesses. »
Le frère se rendit chez le bûcheron.
« Donne-moi la marmite que tu possèdes pour que je nourrisse mes hôtes.
— Je ne te la donnerai pas, car c'est elle qui fait vivre mes enfants.
— Si tu ne me la donnes pas, je te tue. »
Le bûcheron eut peur. Il donna la marmite à son frère et se mit à pleurer. « Demeurez en paix, dit-il à ses enfants ; puisque je ne peux subvenir à vos besoins, je m'en vais errer dans le pays. »
Le pauvre homme partit, resta absent pendant trois mois sans revenir à la ville. Lorsque le jour de fête arriva de nouveau, il se rendit à l'endroit où se trouvait le jujubier sauvage qu'il frappa de sa hache tranchante.
Une femme en sortit, le salua et dit : « Pourquoi n'es-tu pas rassasié ?
— La marmite que tu m'as donnée m'a été prise par mon frère ; je n'ai pas pu l'en empêcher.
— Attends-moi ici », dit-elle. Puis elle rentra dans l'arbre et apporta un grand bâton.
« Quand tu seras près de la ville, tu t'arrêteras jusqu'à ce que les gens soient dans la mosquée ; alors lâche ton bâton et dis-lui : "Prends mon droit à ceux qui m'ont lésé." »
Le bûcheron prit le bâton et se rendit à la porte de la mosquée.