« À présent, voyons un peu, dit le petit chacal. Frère brahmine, où étais-tu placé ?
— Juste ici, sur la route, dit le brahmine.
— Tigre, où étais-tu ? dit le petit chacal.
— Eh bien ! dans la cage, naturellement, dit le tigre, qui commençait à s'impatienter, et qui avait bien envie de les manger tous les deux.
— Oh ! je vous demande pardon, monseigneur, dit le petit chacal. Je suis vraiment bien peu intelligent. Je ne peux pas me rendre compte. Si vous vouliez bien… Comment étiez-vous dans cette cage ? Dans quelle position ?
— Idiot ! Comme cela ! dit le tigre, en sautant dans la cage ; là, dans ce coin, avec la tête tournée de côté.
— Oh ! merci, merci, dit le petit chacal. Je commence à y voir clair, mais, il y a encore une chose, pourquoi y restiez-vous ?
— Ne peux-tu pas comprendre que la porte était fermée ? hurla le tigre.
— Ah ! la porte était fermée ? Je ne comprends pas très bien. La… porte… était… fermée ?… Comment était-elle fermée ?
— Comme cela, dit le brahmine en poussant la porte.
— Ah ! comme cela ? Très bien, dit le petit chacal. Mais, je ne vois pas de serrure. Ce n'est pas très solide. Pourquoi le tigre ne pouvait-il pas sortir ?
— Parce qu'il y a un verrou, dit le brahmine en poussant le verrou.
— Ah ! il y a un verrou ? dit le petit chacal. Vraiment ? Il y a un verrou ? Eh bien ! Mon bon ami, dit-il au brahmine, maintenant que le verrou est poussé, je vous conseille de le laisser comme il est. Et pour vous, monseigneur, continua-t-il en s'adressant au tigre, plein de fureur, je crois qu'il se passera un certain temps avant que vous ne trouviez quelqu'un d'autre pour vous ouvrir. »
Et, se tournant vers le brahmine, il lui fit un profond salut.
« Adieu, frère, dit-il. Votre chemin va par ici, et le mien va par là. Bonne journée ! »