Mais les nouvelles se propagent vite et, dans le petit village, l'histoire de la découverte du trésor se répandit comme une traînée de poudre. Un voisin en perdit même le sommeil de jalousie. Il pensait sans cesse au bonheur des vieux et à leur fortune. Persuadé que le petit chien avait un don pour découvrir les trésors enfouis, il se rendit chez ses voisins afin qu'ils lui prêtent leur animal pour quelques jours.
« Nous aimons tellement notre chien que nous ne saurions nous séparer de lui, pas même une heure » lui dit le vieillard. Mais l'envieux ne se lassa pas. Chaque jour, il revenait avec la même demande, et comme les deux vieux étaient bons et qu'ils ne pouvaient refuser quoi que ce fût à un homme, ils finirent par lui prêter leur chien.
De retour chez lui, le voisin mena l'animal dans son jardin. Aussitôt, il s'arrêta, flaira le sol et se mit à gratter. Le voisin accourut, suivi de sa femme, qui portait une pioche. Ils creusèrent la terre, et trouvèrent un grand tas d'ordures puantes et de vieux os. L'homme fut rempli d'une violente colère. Il leva sa pioche avec rage et tua le petit chien. Le méchant homme courut en geignant chez ses bons voisins, et d'une petite voix leur dit : « Quel malheur ! Votre petit chien est mort brusquement en arrivant dans mon jardin. Personne ne sait comment cela est arrivé. Je n'en suis pas responsable, et je vous en ai porté la nouvelle aussitôt, pour que vous puissiez l'ensevelir. »
Avec beaucoup de tristesse, les deux vieux emmenèrent leur petit chien à l'endroit où il avait trouvé le trésor, et l'enterrèrent sous le vieux pin. Ils pleurèrent, car, dorénavant, ils n'avaient plus personne à aimer qu'eux-mêmes.
Cependant, une nuit, alors que le vieillard dormait, son chien lui apparut en rêve et lui dit : « Coupe l'arbre sous lequel je suis enseveli, et fais-en un mortier à riz. Cela te consolera. »
Dès son réveil, le vieillard raconta son rêve à sa femme. Celle-ci lui conseilla de suivre les instructions du chien. Il avait toujours été gentil avec eux, et son message ne pouvait être qu'un bon présage. Le vieux coupa l'arbre, et fit de son tronc un grand et beau mortier. Le temps de la récolte du riz était arrivé. Le vieillard prit son nouveau mortier et y entassa les grains. Mais au lieu de grains, il en sortit une quantité de pièces d'or brillantes. Les deux vieux se réjouirent de tout leur cœur.